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 ANALYSES D ERIC BENAZECH

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MessageSujet: ANALYSES D ERIC BENAZECH   ANALYSES  D ERIC BENAZECH Icon_minitimeLun 2 Oct 2006 - 23:07

analyse d ebenezech

«Cette 9e journée est marquée par deux coups de tonnerre, la leçon prise par Toulouse à Clermont (46-9) et la défaite de Perpignan à Aimé-Giral contre Montauban (13-1. Ces contre-performances sont-elles conjoncturelles ou structurelles avec des crises larvées au sein de ces clubs ?
Une chose est certaine pour les deux clubs, le niveau de la crise larvée est dépassé. Perdre contre les deux promus, dont une fois à domicile pour Perpignan ou enchaîner trois défaites en quatre journées pour Toulouse ne sont pas des résultats qui correspondent au statut de ces deux équipes. On peut être sûr que ça va causer dans les vestiaires d'Aimé Giral et d'Ernest Wallon dans les jours qui viennent. La question la plus importante maintenant est de savoir si, effectivement, les problèmes sont uniquement liés à un concours de circonstances défavorables ou s'ils peuvent se retrouver tout au long de la saison. Même s'il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives, même si certains paramètres sont bien sûr circonstanciels, j'ai quand même tendance à penser que, pour les deux clubs, il existe des problèmes structurels que l'on avait déjà entraperçus la saison dernière. Pour Perpignan, il s'agit de cette incapacité à basculer dans un jeu complet qui permettrait d'alterner entre puissance du jeu d'avant et vitesse du jeu de trois-quarts. Les Catalans sont très à l'aise dans un jeu fait de défi physique reposant sur les avants principalement, avec une bonne gestion du jeu au pied, de l'occupation du terrain et du pressing défensif. Mais cette tactique est quelque peu monocorde et s'ils se retrouvent contrés sur le défi physique ou sur l'envie, les joueurs sang et or sont rarement capables de trouver des solutions dans un jeu plus alterné. Ils donnent même l'impression de ne pas s'y sentir à l'aise ! C'est ce qui s'est déjà passé l'an dernier quand, par exemple, les Catalans avaient perdu à Pau ou contre Biarritz en demi-finale. Du coup, ce n'est pas une surprise que les Perpignanais se soient inclinés à Albi et contre Montauban sur des matches qui se sont joués à l'envie et dans des conditions difficiles avec ces trois rencontres en sept jours.

Et concernant Toulouse ?
Pour les Toulousains, je suis encore plus circonspect. En effet, dans la défaite à Clermont, on retrouve tous les symptômes de la finale contre Biarritz et de certains manquements de la saison passée. Toulouse a explosé sur les impacts physiques, n'a jamais été vraiment capable de proposer des solutions aux problèmes clermontois et son jeu s'est délité tout au long du match. Le meilleur exemple vient sur une sorte de contre-attaque engagée par les Toulousains où ceux-ci finissent par reculer de plus de 25 mètres face à une défense pas si féroce que ça si on y regarde bien, avant de se débarrasser du ballon au pied pour offrir une superbe occasion d'essai que les Clermontois ne laisseront pas passer (essai du centre après une percée d'Aurélien Rougerie). Comme contre Perpignan et le Stade Français, Toulouse a très peu Franchi le premier rideau et surtout joue toujours au même rythme, incapable d'accélérer et de créer la surprise dans la défense adverse notamment. Est-ce dû à la surcharge d'entraînements annoncé par les entraîneurs dont les joueurs subiraient le contrecoup ? Je le souhaite pour les Toulousains mais je ne peux m'empêcher de me poser de plus en plus de questions sur leur jeu : pourquoi ne pas avoir utilisé la puissance et la vitesse de Gareth Thomas directement après le 9 contre le Stade Français vu les conditions climatiques ? Pourquoi maintenir Finau Maka en 8 alors qu'il semble bien loin de son rendement habituel lorsqu'il joue troisième ligne aile ? Pourquoi avoir recruté un si petit nombre de joueurs alors que la saison s'annonçait compliquée à gérer en terme d'effectifs et que les entraîneurs se sont plaints la saison dernière de n'avoir pas pu faire tourner l'équipe suffisamment ? Pourquoi utiliser quatre piliers seulement alors que l'équipe a dû jouer tous les trois jours ? Ce qui avait notamment fait la différence lors du superbe début de saison des Toulousains l'an dernier était la vitesse à la fois dans les courses, les transmissions et l'adaptation. Ce qui fait vraiment défaut aux Toulousains en ce début de saison, c'est d'abord la vitesse. Ce qui me laisse penser que les problèmes toulousains sont à la fois structurels et conjoncturels et que si, déjà, la vitesse revient dans le jeu des Rouge et Noir, vu le niveau des joueurs, les résultats devraient pouvoir s'améliorer. A charge ensuite aux entraîneurs de trouver des solutions aux problèmes de fond.

A l'exception du Stade Français, les grosses cylindrées qui sécrètent le plus grand nombre d'internationaux se traînent en ce début de Championnat. Est-ce inquiétant pour l'équipe de France ?
Non, au contraire même ! La saison va être longue pour un joueur international et pour le moment, il a intérêt à accumuler le plus de travail physique possible en plus des rencontres, ce qui fait qu'il manque d'explosivité et d'envie à chaque match. Logiquement, le début de la Coupe d'Europe devrait marquer un répit dans la préparation physique individuelle, de mpanière à monter en puissance sur le terrain pour être au top lors des tests-matchs de novembre.

La perspective de la Coupe du monde perturbe-t-elle certains joueurs, obnubilés par la sélection ?
Effectivement, un international doit toujours composer entre les objectifs du club et ceux de la sélection qui sont, bien sûr, à l'opposé. Et cela devient encore plus difficile en cette saison où l'objectif est de participer à la grande fête du rugby qui démarrera le 6 septembre 2007 et qui pourrait se terminer en apothéose pour l'équipe de France. Alors, même si cet objectif est encore lointain, il est sûr que les joueurs susceptibles de participer à cet évènement ont intérêt à faire maintenant un long travail de fond car ensuite, ils n'auront plus le temps de le faire.

Montauban dynamite ce début de Championnat. Comment expliquez-vous les performances du promu ?
En fait, Montauban jouait sa saison lors de son premier match contre Narbonne à domicile. Le fait d'avoir gagné avec la manière a permis aux Tarn et Garonnais de valider tout le travail fait depuis des mois pour préparer un effectif prompt à être compétitif en Top14, autant en qualité qu'en quantité. Ensuite, profitant de la faiblesse de Bayonnais tombés de haut à Albi et en s'appuyant toujours sur les valeurs de base du rugby que sont la volonté, l'engagement physique, la solidarité et le courage en plus d'une bonne intelligence de jeu et d'adaptation, les Montalbanais ont bien mené leur barque en ne lâchant aucun match et en étant capables de prendre les opportunités lorsqu'elles se présentaient comme ce week-end à Perpignan.

Dans le bas du tableau, Brive a relevé la tête en faisant tomber Montpellier à domicile. Les Corréziens ont-ils retrouvé le sens de la marche ?
Il est certain que cette victoire est un sacré bol d'oxygène après une semaine tendue. Maintenant, les Brivistes doivent recevoir Castres et Narbonne et aller au milieu à Clermont pour le derby. Leurs trois prochains résultats vont permettre de savoir à quel niveau peuvent se situer les Corréziens cette saison.

Cette 9e journée a également été le théâtre d'un record avec neuf succès consécutifs pour le Stade Français. Paris a gagné mais sans convaincre contre Albi. Est-ce le signe d'un certain essoufflement ?
Il n'est pas possible de rester au même niveau tout le temps et il est possible que les joueurs parisiens étaient ce week-end moins concentrés sur leur sujet que lors du match à Toulouse par exemple, ce qui est totalement normal. Un orage là-dessus et la tâche parisienne s'est encore un peu plus compliquée face à une équipe albigeoise encore une fois très méritante. Il faut aussi tirer un coup de chapeau aux entraîneurs parisiens qui n'ont pas eu peur d'aligner leurs jeunes piliers face au pack albigeois, dont la mêlée est en train de se faire un nom en Top14 alors que la prudence aurait pu être d'aligner les titulaires.»
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