Sang pour sang Son père, Marco, fut un talonneur « rugueux» du Castres olympique. Grégory Arganese, formé au CO et aujourd'hui à Montauban, a hérité du poste et du tempérament.
Montauban n'est guère qu'à une grosse heure de Castres, même si le chemin buissonne à travers le Tarn et le Tarn-et -Garonne. Et Grégory Arganese n'est pas loin de la maison parentale. C'est le plus important. Chez les Arganese, l'ascendance «ritale» exacerbe la cellule familiale. Nous sommes à Sapiac, un mardi après-midi couvert, mais doux, Grégory, au repos comme ses collègues du MTG XV, déambule dans les bureaux du club, flanqué de son paternel Maman, Myriam, qui colle aux pas du fiston. Le même sourire les accompagne. Marco Arganese fut, du milieu des années soixante jusqu'à sa fin de carrière dont il a égaré la date, un talonneur de tempérament Ce qui alors, signifiait « qu’il n'a pas froid aux yeux». Mais vraiment pas.
Grégory Arganese a hérité du poste et du caractère, mais il a appris à l'accommoder à la sauce troisième millénaire. Celle du rugby pro, qui remise au clou les gestes prohibés, naguère de bon ton. "Avant, confirme-t-il, ]étais vraiment sanguin. Petit, je me bagarrais souvent. II explique encore comment il a claqué la porte du club de foot à douze ans, après avoir engueulé son entraîneur, " Il ne l'a raconté qu à sa mère, précise Marco. il a toujours été très complice avec elle et j’étais le dernier informé. Grégory sourit, ému, quand il raconte ses séances de lancer avec sa mère qu'il faisait monter sur le toit d'un cabanon, dans le jardin."
Des prestations de son père, Gregory a déniché un jour une K7 antédlluvienne : Castres Olympique contre Sporting Club tulliste. " L'image n'est pas terrible, sourit-il. J'ai eu le temps de me rendre compte que ça ne jouait pas vite, mais que ça paraissait dangereux. Il m’a semblé distinguer quelques pointus dans des regroupements. On m'a dit que mon père était un rugueux, limite dangereux; mais à cette époque, il fallait être un peu « mature »pour iouer, Difficile de déceler, chez Marco Arganese, tout en gentillesse et en volubilité, le guerrier qu'il fut. II est un paternel attentif, heureux de la réussite de son fils, de son épanouissement à Montauban depuis que la concurrence de Mario Ledesma et Rémy Vigneaux l’a contraint il y a deux ans de quitter Castres.Marco explique encore qu’il n’a jamais poussé son fils à jouer au rugby.
" Mon seul souci était qu'il apprenne à nager aujourd'hui, Marco Arganese se fait gentiment chambrer quand, avec Gregory et Alexandre Albouy, son gendre, Ils regardent les matchs sur ESPN. Mals il se garde généralement d' intervenlr après les matchs de Gregory qu'il suit " la boule au ventre, du début à la fin. Je donne simplement mon avis s'il me le demande; et je dis : "II me semble que. . ."À un moment, il avait des problèmes de replacement. Il a progressé. "
Quand Marco parle de " chaque mêlée, autrefois, était un combat, où le ballon se gagnait au talonnage ", Gregory explique qu'aujourd'hui : " Il n'y a que la poussée qui permet de gagner le ballon. " Gregory Arganese ne renie rien, bien sûr, seulement, avoue-t-il : " La réputation de mon père me suit depuis tout petit. On m'appelle d'ailleurs encore Marco. "