Matthias Rolland : « Le Stade, c'est la référence » Matthias Rolland a débuté le rugby à l'âge de 5 ans, à Genlis, chef-lieu de la Côte d'Or, près de Dijon où il est né le 2 juillet 1979. « Dans ma famille, il y a une grosse culture rugby. Mon père est originaire de Lézignan et il a joué à XIII et à XV. Il a aussi entraîné, à Dijon et à Genlis », précise le deuxième ligne montalbanais, ex-Columérin (2000-2004). Nous l'avons interviewé avant Stade Toulousain - Montauban, à l'affiche samedi (17 h 30) à Ernest-Wallon.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Colomiers ?
Fabuleux dans un premier temps. Je suis arrivé juste après la finale 2000 jouée par la génération des Galthié et Sadourny. Je suis entré dans le monde professionnel à la vitesse grand V. Comme entraîneur, Serge Milhas m'a beaucoup apporté. Puis c'est allé decrescendo en raison des problèmes financiers. Nous avions une bonne équipe sur le papier, mais ça c'est mal terminé. Je garde cependant d'excellents souvenirs, notamment des dirigeants historiques comme le regretté Michel Bendichou.
Vous y avez joué avec Jauzion, Albacete et Dusautoir, aujourd'hui toulousains.
Je suis très ami avec Yannick Jauzion. Il crevait déjà l'écran à l'époque et il a encore pris une autre dimension au Stade. Thierry Dusautoir avait fait une énorme saison avant de se blesser. Quant à Patricio Albacete, malgré la barrière de la langue au début, il s'investissait beaucoup. J'ai été marqué par ses qualités humaines et physiques. Le Stade ne s'est pas trompé en les prenant. Ils y ont encore grandi, mais c'étaient déjà de gros joueurs à Colomiers.
Montauban en passe de qualifier pour la H Cup, est-ce une surprise ?
En début de saison, nous souhaitions confirmer notre bonne saison 2006-2007 (Ndlr : 7e, comme actuellement), celle de notre retour dans l'élite, montrer que ce n'était pas qu'un feu de paille. Nous y parvenons et la qualification du Stade pour la finale de Cardiff nous arrange, bien sûr, puisqu'elle offre un ticket pour la prochaine édition au septième. La H Cup, ce serait extraordinaire pour le club et pour les joueurs. Cela nous permettrait de prendre une autre dimension. Maintenant, une surprise ? Nous avions une vraie volonté de progresser tout en sachant que nous serions attendus après notre dernier parcours. D'ailleurs, cette saison, nos résultats sont moins brillants à l'extérieur. Cela dit, nous avons aujourd'hui un jeu plus varié. L'année dernière, nous jouions davantage sur l'euphorie, l'envie. Cette saison, nous sommes concentrés sur un rugby assez complet avec un sens tactique assez développé.
« le stade inspire le respect »
Qu'est-ce qui fait la force du MTG ?
Un groupe qui travaille depuis le titre de Pro D2 (2006) avec le tandem Travers-Labit. Une ossature a été créée. Et des joueurs recrutés dans l'esprit du club ont apporté une plus value.
Quel regard portez-vous sur le Stade ?
Il nous inspire beaucoup de respect. C'est un exemple en terme de réussite sportive. C'est la référence du rugby français. Il n'y a pas photo. Sur un match, nous pouvons les accrocher, mais, sur une saison, ce n'est pas pareil.
Est-ce un match particulier avec la notion de derby ?
Le fait de jouer contre le Stade, c'est un peu particulier. Au-delà de la notion de derby. Elle était davantage présente quand j'étais à Colomiers où nous essayions de nous battre pour exister aux côtés de l'imposant voisin.
Comment aborde-t-on un tel match ?
Comme un autre. Avec beaucoup de détermination. Nous essaierons de donner une bonne image de notre club. Mais nous n'allons pas révolutionner notre jeu parce que c'est le Stade. Nous jouerons comme d'habitude.
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En passant par Colomiers
Dix-huit joueurs passés par Colomiers évoluent actuellement en Top 14, répartis dans onze clubs. Seuls Bourgoin, Clermont et Montpellier n'en ont pas. Voici la liste de ces ex-Columérins : Vincent Clément (Albi) ; Raphaël Bastide (Auch) ; Benjamin Lhande et Anthony Salle Canne (Bayonne) ; Benjamin Thierry (Biarritz) ; Farid Sid (Brive) ; Laurent Marticorena et Patrick Tabacco (Castres) ; Sébastien Roque (Dax) ; Jean-Emmanuel Cassin, Matthias Rolland et Jean-Philippe Viard (Montauban) ; Julien Arias et David Skrela (Stade Français) ; Jean-Philippe Grandclaude (Perpignan) ; Patricio Albacete, Thierry Dusautoir et Yannick Jauzion (Toulouse).