Article LDMHier au conseil général, un peu essoufflé par les négociations qu'il venait de conduire, Daniel Havis, président du MTG lâchait à un auditoire suspendu : « Ce qui s'est appelé la crise du club est fini. Les discussions ont été viriles mais correctes. Aujourd'hui, le club est solide, il peut continuer la saison qui a débuté de fort belle manière. Place au rugby… »
Depuis vendredi soir en effet, les contacts entre l'avocat de Patrick Bardot (Me Decharme) et celui de Daniel Havis (Me Levi) laissaient entendre qu'un accord était sur le point d'être trouvé.
Parallèlement, une poignée de personnes de la famille du rugby départemental œuvrait dans l'ombre, de Valence-d'Agen à Saint-Martial.
Le problème posé était (techniquement) simple : Patrick Bardot souhaitait être remboursé des avances par comptes courants qu'il avait consenties en son temps pour éviter au club que des entreprises impayées des travaux de la tribune attaquent en justice et, en mai-juin, pour honorer les salaires des joueurs et entraîneurs. Daniel Havis de son côté, président mais pas majoritaire au niveau de l'actionnariat, souhaitait récupérer les 40 % de son prédécesseur qui disposait ainsi de la minorité de blocage.
UN ACCORD à... 950 000 € Hier, après un échange de fax qui a débuté dès 9 heures, une réunion « de la dernière chance » a réuni à l'étude de Me Decharme, ce dernier, son confrère Lévi, Daniel Havis, et, dans un bureau annexe, Patrick Bardot (1). Sur la base de plusieurs chèques d'un montant total de 950 000 €, l'accord accepté par les deux parties satisfait le souhait de tous.
Patrick Bardot n'a pas souhaité s'exprimer, préférant tourner la page. L'histoire retiendra qu'il a pérennisé le club en Top 14, l'amenant sous sa présidence à la Heineken Cup, doté d'un stade à la hauteur des ambitions.
Pour Daniel Havis, la crise passée nécessite « que l'on se penche sur la gouvernance du club pour qu'elle soit plus participative, plus active. Maintenant la raison l'a emportée. Mais je retiens que lorsque les hommes se parlent, ils réalisent de plus belles choses que lorsqu'ils se mettent sur la figure. »
Hier soir, les partisans de l'un et de l'autre profitaient de se retrouver sur le sol fédérateur du conseil général pour enfin parler de rugby. Merci Fortassin…
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« De plus en plus d'ambitions » « Il y a un énorme enthousiasme derrière ce club, c'est extraordinaire », le président du conseil général, Jean-Michel Baylet, ne cachait pas son bonheur, hier en fin d'après-midi, devant plusieurs centaines de personnes réunies dans le parc du conseil général.
Coiffé d'une double casquette « celle du président du conseil général et du PDG du jaune (Midi-Olympique) », Jean-Michel Baylet faisait part également de « l'émotion que nous donne le MTG XV en Top 14 » tout en saluant « les bons moments qu'il nous a fait passer jusqu'à présent. »
Se projetant sur l'avenir, avant de féliciter Fabien Fortassin pour sa performance, le président du conseil général se glissait dans un horizon qui venait de s'éclaircir considérablement (voir ci-dessus) pour relever : « Nous avons de plus en plus d'ambitions, le club est européen, bien classé en Top 14, c'est beaucoup de bonheur. Il n'y a aucune raison de ne pas poursuivre ainsi ».
Quant à Pierre Belloc, quelques secondes avant l'intervention de Daniel Havis il déclarait : «C'est un très grand bonheur de revenir ici puisque c'est toujours pour fêter un événement important. Je vous propose de signer un abonnement pour revenir chaque année. »
Alain BAUTE. (1) Bardot et Havis ne sont pas croisés. Toujours A Baute Humeur
Palais des glaces Le rugby repose sur une colossale hypocrisie… Et à ce titre la crise dirigeante qui secoue depuis quelques semaines le MTG XV aurait pu s'intituler « Palais des glaces ». Il devenait difficile de se repérer dans ce méandre de faux reflets, typiquement Montalbanais, trouvant ici des gens qu'on attendait là-bas, entendant un chuchotement garanti top secret déposé au creux d'une oreille ce que la vox populi colportait, amplifié, donc forcément cabossé, quelques heures plus tard.
Une ambiance à faire pâlir Hitchkock qui se serait délecté de ces eaux troubles à la surface des quelles des bulles de passion, d'argent, de pouvoir, de politique, de stratégies diverses et variées, sans oublier l'éternelle jalousie et sa vieille compagne la rancune, généraient une effervescence néfaste. Comme l'aimait à le souligner Albert Ferrasse, un connaisseur des coups d'État et des rapports de force, « il y a peu de querelles d'idées, il y a surtout des querelles de personnes ». Sur les berges du Tescou aussi. L'amitié qui cimentait la petite famille, ce sentiment merveilleux quand il réussit à traverser le temps sans jamais s'altérer, a déserté depuis longtemps ! Dans l'intérêt supérieur de Sapiac restera comme le tube de cette fin d'été, leitmotiv dont le fondement a trop souvent puisé ses racines dans des motivations douteuses générées par le trop cruel dilemne: Bardot ou Havis ?
Mais comme il n'existe pas de guerre sans amnistie, l'accord trouvé sonne le glas de la dépression. Il était temps. Rassurons-nous, dans le palais des glaces, comme par enchantement, le décor va vite changer. Les poncifs vont pleuvoir sur la mandature de Patrick Bardot et Daniel Havis comptera dès ce matin plus d'amis que la tribune présidentielle peut en contenir. Jusqu'au prochain épisode…
Reste que si le rugby repose sur une colossale hypocrisie, à l'instar de son ballon insaisissable, ce n'est pas d'aujourd'hui. Elle date du jour où les respectables professeurs du collège de Rugby ont fermé les yeux sur l'énorme faute de William Webb Ellis pour ne retenir que l'exploit et les applaudissements qu'il suscita.
À Sapiac, l'exploit a été de mettre Bardot et Havis d'accord. Et les applaudissements vont à ceux qui dans l'ombre ont œuvré pour ça, véritable « DGS». Comprenez en langage de haute mer...Du Grand Sauvetage !