Rugby - XV de France - La liste s'allonge Au delà du bilan largement négatif en terme de résultats (deux lourdes défaites 34-13 et 40-10), la tournée du XV de France en Australie a permis à Marc Lièvremont de poursuivre sa large revue d'effectif des potentiels internationaux. Depuis le début de l'année, le nouveau staff des Bleus a appelé 53 joueurs pour les sept rencontres disputées (cinq dans le Tournoi, deux dans cette tournée). La liste des prétendants au maillot bleu dans les années à venir s'est donc logiquement allongée et le reservoir français possède encore des joueurs de grand talent. Retour ligne par ligne sur ceux qui ont marqué des points.
Première ligne : Le talonneur Benjamin Kayser n'a pas eu l'occasion de montrer toute l'étendue de son talent et cela a donné l'impression que les deux titulaires du poste pendant le Tournoi (Servat et Szarzewski), tout en étant absents, pouvaient avoir raison. En Australie, le sélectionneur lui a préféré Sébastien Bruno, qui a parfaitement tenu son rôle de grand frère et d'exemple, sur et en dehors du terrain, mais qui savait que sa mission se limiteraient à cette tournée. Le problème est plus complexe au poste de pilier, mais Pierre Correia, malgré son inexpérience, a montré de solides dispositions en mêlées fermées. Il va devoir travailler sa mobilité et son physique, mais le potentiel est là. Celui de Benoît Lecouls s'est aussi confirmé aux antipodes, alors que Renaud Boyoud, très attendu par Lièvremont, n'a pas explosé.
Deuxième ligne : Derrière l'intouchable capitaine Lionel Nallet, la concurrence s'est enrichie avec les belles performances de... Sébastien Chabal, qui a compris qu'il n'avait pas d'avenir en numéro 8 et qui a réussi à gagner la confiance d'un staff a priori sceptique. Il viendra titiller les Thion, Méla et Jacquet pour les prochaines sélections. David Couzinet, blessé, n'a pas pu véritablement s'exprimer.
Troisième ligne : Les Montpelliérains Fulgence Ouedraogo et Louis Picamoles, encore très bons, ont confirmé sur l'île-continent qu'ils feraient partie à coup sûr du groupe France dans les années à venir. Mathieu Lièvremont a lui-aussi marqué des points, faisant taire les critiques qui ne voyaient sa sélection que comme dûe à son frère. Le Dacquois a été énorme dans son rôle de plaqueur-gratteur mais il n'est plus tout jeune (32 ans). Yannick Caballero n'a eu le temps de montrer grand chose (20 minutes de jeu à peine), mais il mérite d'être revu. Imanol Harinordoquy a profité du voyage pour se rappeler au bon souvenir des sélectionneurs, en montrant que sa polyvalence est précieuse.
Charnière : Dimitri Yachvili était venu en Australie pour regagner sa place derrière la mêlée tricolore, mais le Biarrot, brouillon lors du premier test, n'a pas franchement réussi son pari et il a du souci à se faire. Surtout que Sébastien Tillous-Borde (photo l'Equipe) a impressionné par sa puissance, son autorité et son dynamisme. Voilà donc un nouveau candidat pour le numéro 9. A l'ouverture, François Trinh-Duc a confirmé le bien que tout le monde pense de lui malgré un jeu au pied encore déficient. Avec Michalak, Skrela, Beauxis mais aussi Boyet, la concurrence sera rude.
Centre : Thibault Lacroix et Maxime Mermoz n'ont pas crevé l'écran et ne devraient pas remettre en cause la hiérarchie (Jauzion, Traille, Marty et David - sachant qu'il y a aussi Fritz).
Ailiers : La révélation de la tournée est aussi celle de la fin de saison : Alexis Palisson a épaté par son culot et sa vitesse et son essai lors du premier test est révélateur. Seul problème, il évolue au poste le plus concurrenciel en France avec Clerc, Heymans, Rougerie, Malzieu, Médard, Arias et d'autres. David Janin, 31 ans, a été à la hauteur mais il ne représente pas l'avenir et il le sait.
Arrière : Déjà présent en Nouvelle-Zélande l'an passé, Benjamin Thiéry a confirmé ses progrès, à un poste où l'encadrement n'a pas encore trouvé la meilleure solution. Il fait partie des grands gagnants de cette tournée casse-gueule, qui ne l'est donc pas forcément pour tout le monde. A. M.