Article apres Bayonne

Labit : "Avec nos armes"
Après les deux premières journées du Top 14, Montauban est la surprise du championnat, dont il partage la tête avec les mastodontes du Stade Français et du Stade Toulousain. Mercredi, Montauban reçoit justement les hommes de Guy Novès. Face à la pléiade d'internationaux stadistes, Laurent Labit, l'un des entraîneurs, demande simplement à ses troupes de jouer avec leurs armes.



Avec deux victoires en deux matches, dont un probant succès à Bayonne (20-9) Montauban se retrouve au classement au niveau d'équipes comme le Stade Français et le Stade Toulousain. Que cela vous inspire-t-il ?
Ce que l'on a fait jusqu'à présent est bien, mais on sait très bien où nous en sommes. Prendre des points à Bayonne était notre objectif. Nous savions que Bayonne allait avoir la pression et s'était mis en difficulté après sa défaite à Albi, l'autre promu. On a simplement voulu profiter de cela. Certes, on a gagné deux matches, mais on n'est pas dans le même championnat que des adversaires comme le Stade Toulousain.

Justement, Toulouse est votre adversaire mercredi à Montauban, pour ce qui est devenu le sommet de la 3e journée. Comment abordez-vous ce match ?
C'est toujours un grand plaisir et un honneur de jouer contre le Stade Toulousain. Depuis nos débuts parmi l'élite, on a fait preuve d'un formidable état d'esprit et on a su marquer les points quand il le fallait. Contre les Toulousains, on va jouer ce match avec nos armes. Nous aurons, il est vrai, l'appui de notre fabuleux public de Sapiac. Bien sûr, on fera le maximum.

Depuis le début de saison, la qualité principale des joueurs de Montauban est la solidarité. Peut-elle porter l'équipe loin sur une dynamique de victoires ?
Comme le dit Laurent (NDLR: Travers, le co-entraîneur montalbanais), nous avons réalisé un exploit de gagner deux fois consécutivement, mais on doit garder les pieds sur terre. Il nous reste 24 matches à jouer. On sait d'où vient l'équipe de Montauban et où elle se situe aujourd'hui. Oui, la solidarité est un aspect essentiel de notre jeu, mais restons calmes. Pour l'instant on rigole, cela nous permettra d'éviter de pleurer en cas de situation moins favorable à l'avenir.

Leader chez le champion
En disposant de Bayonne sur le terrain de Biarritz , Montauban remporte son deuxième succés et partage la tête du classement .


L'euphorie continue .
Dans le vestiaire de Montauban ,réservé aux équipes visiteuses et donc pas souvent souriant aprés les matchs à aguiléra , c'est la fête au village . Les vert et noir de Sapiac poussent même une chanson Basque pour saluer Cédric Bergez , le deuxième ligne de Bayonne , blessé , venu les féliciter . Aprés deux matchs de ce Top 14 , le promu du Tarn et Garonne est un étonnant leader qui ne surprend pas forcément tous les spécialistes et en tout cas , pas les principaux intéressés . "Au départ , nous nous étions préparé à recevoir Biarritz pour la première journée , raconte Laurent Labit , coentraîneur avec Laurent Travers . Le calendrier a tardé à tomber et puis on a vu qu'on commençait par recevoir Narbonne avant d'aller à Bayonne . On s'est dit que , sur l'euphorie de la saison dernière , on avait un bon coup à jouer ..."
Et même deux , car aprés les Narbonnais , lessivés dans la"cuvette" de Sapiac (41-20) , les Bayonnais ont subi l'affront de perdre tout prés de chez eux , dans un stade tout acquis à leur cause au début, mais vite désenchanté, avant que la colère ne prenne le dessus . Les Bleu et blanc , dépités par leur départ catastrophique (2 défaites contre les 2 promus , Albi et Montauban ) ont en effet été raccompagnés au vestiaire par une bronca tonitruante couvrant l'annonce du speaker qui aurait dû , normalement soulever des cris de joie : la défaite de Biarritz à Narbonne (25 à 1 . Bayonne , qui n 'a assuré son maintien dans l'élite qu' à l'ultime journée , se retrouve au fond avant de revenir à Aguiléra , mercredi pour y affronter un Biarritz olympique qu'on imagine déjà revanchard et remonté aprés l'affront subi hier dans l'Aude .
Pourtant , Xavier Péméja , l'entraîneur Bayonnais , ne couve pas la même rancoeur envers ses joueurs que la semaine passée aprés le revers d'Albi ( 24-12): " Autant j'en voulais à certains de ne pas avoir eu d'envie autant , aujourd'hui j'explique simplement notre défaite par le fait que Montauban a été mieux organisé et meilleur que nous ..."
L'envie était là , en effet , partagée entre les 2 camps .
Les Bayonnais y mettaient le plus d'ardeur . Un crochet de Ramiro Pez transperçant le premier rideau comme du beurre donnait l'illusion . Ses avants étaient au soutien , les Vert et noir assaillis . Gonflés , les Bleu et Blanc ne prenaient pas la pénalité , en position favorable , et "tentaient" la pénaltouche dés la 3 ème minute . Mais Montauban s'en sortait et , déjà , on voyait pointer la vivacité de Yannick Caballero , empêchant Julien Tilloles d'écarter un ballon derrière sa mêlée . Il n' y avait pas de panique chez les visiteurs qui s'en remettaient à la botte de Ramiro Pez .

Euphoriques sur le terrain .

Comme ils l'avaient fait trois fois face à Narbonne , les Montalbanais allaient marquer un essai en contre , à la 26 ème minute , sur un temps fort , mais toujours improductif des Bayonnais . Merveille de transversale de Fauqué pour Jonnet , l'ancien de l'aviron qui transmettait à Pablo Henn sans opposant .
Le début de la seconde période , mais surtout les entrées de Gratchev et Rouet (rempalçant le capitaine Tilloles preuve que les Bayonnais étaient en plein doute ) refaisaient monter l'ambiance . Ce n'était qu'un feu de d'une dizaine de minutes , où l'on comptabilisait autant les occasions gâchées (en-avant) que la remarquable et intelligente solidarité des visiteurs . Bayonne n'allait jamais revenir et c'est au contraire Montauban , qui , en gérant remarquablement la fin du match , donnait la sensation d'être depuis des lustres en Top 14 . Mais si les Vert et noir sont euphoriques sur le terrain , il n'en va pas de même dans leurs propos : " Nous ne nous trompons pas de championnat , affirmait ainsi Laurent Travers . Nous visons le maintien et donc dix victoires . Il nous en manque encore huit ..."
On serait Toulousains , prochains visiteurs , mercredi de la "cuvette" , on se méfierait des paroles du guy Roux du Tarn et Garonne .

Christian Jaurena .