STADE FRANCAIS MTGXV

Avec De Villiers, Roncero et Domi
Pour la réception de Montauban (samedi, 18h30), les entraîneurs parisiens pourront compter sur le retour de leurs deux piliers internationaux, Pieter De Villiers et Rodrigo Roncero, absents depuis la défaite en quart de finale de Coupe d'Europe face à Leicester. Ce sera également le cas de l'ailier international Christophe Dominici, au repos en raison d'une blessure au pied depuis trois semaines. Le numéro 8 et international italien Sergi Parisse sera lui aussi de la partie, pour ce qui sera le dernier match de la saison du Stade Français dans son antre de Jean-Bouin.

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Le quinze parisien
Fabien Galthié et Fabrice Landreau ont annoncé la composition de l'équipe parisienne qui évoluera contre Montauban. Juan Martin Hernandez occupera une nouvelle fois le poste d'ouvreur.

Corleto ; Jeanjean, Mir. Bergamasco, Liebenberg, Dominici ; (o) Hernandez, (m) Fillol ; Parisse, Viljoen, Rabadan ; James, Marchois ; De Villiers, Blin, Roncero.

Remplaçants.- Kayser, Montes, Martin, Burban, Albouy, Beauxis, Borges.

Raynaud: "Pas en vacances"
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Top 14: le classement
La saison de MontaubanAssuré du maintien, Montauban et son 3e ligne Marc Raynaud aimeraient vraiment accrocher la 6e place. Pour l'Europe... ou le prestige. Quoi qu'il arrive, les Montalbanais ne veulent pas lâcher prise en cette fin de saison.

Marc Raynaud, Montauban est 7e avec 48 points. Peut-on dire que la fin de saison sera tranquille?

M.R: Oui, car on joue sans pression désormais. On est quasiment sauvés, il nous manque un ou deux points seulement. En revanche, on vise toujours la 6e place qui offre un ticket pour la Coupe d'Europe... en théorie! Et même si ça ne se fait pas, cela prouvera qu'on n'est pas là par hasard.

Et puis, elle peut se faire cette Coupe d'Europe...

M.R: On ne sait jamais ! Il faut simplement ramener cette 6e place. Même si la Coupe d'Europe ne se fait pas, il faut penser à la subvention de la Ligue. Nous sommes un petit club et ça nous permettra d'avoir un peu plus d'argent pour tenter de rivaliser avec les grosses écuries.

Justement, des grosses cylindrées comme Agen et Castres sont derrière vous au classement. Ça vous fait quoi?

M.R: Ça fait drôle mais le rugby, ce n'est pas des noms sur le papier. C'est sur le terrain que ça se joue. Ces deux clubs ont voulu faire une grosse saison sur des noms et finalement, on voit ce que ça leur rapporte. Je crois aussi que ce qui leur fait mal, ce sont leurs projets à long terme comme Agen 2010 ou tous ces joueurs qu'on annonce à Castres. Ils doivent garder les pieds sur terre. Ils ont un groupe et ils devraient travailler avec.

Ça prouve également, encore, une fois le niveau de ce Top 14...

M.R: Tout le monde peut accrocher tout le monde. Nous, nous somme allés gagner à Perpignan et lors de la dernière journée, ils nous ont mis 30 points à Sapiac. Il faut prendre toutes les équipes au sérieux. Le Top 14 est un championnat très rude avec de belles équipes.

Comment expliquez-vous que Montauban ait si bien réussi alors qu'on vous prédisait l'ascenseur? C'est votre bon début de saison qui vous a mis en confiance?

M.R: On avait déjà un groupe uni en montant de Pro D2. On a continué à travailler et on savait, qu'en réussissant notre début de saison, la dynamique se créerait. Battre Narbonne d'entrée avec 40 points, ça aide... Les "spécialistes" qui nous voyaient descendre se sont trompés. Comme lorsqu'ils disaient que l'on fermerait le jeu avec nos avants, sans utiliser nos trois quarts...

Vous allez jouer Paris, Clermont, Castres et Montpellier. Vous "décidez" du maintien et de la 1ère place?

M.R: Il faut que toutes les équipes sachent qu'on ne va rien galvauder. On va essayer de ramener quelque chose du Stade Français sans prendre 40 points parce que les Parisiens se rappellent de leur défaite chez nous. La réception des Montpelliérains, non plus, ne sera pas simple car ils jouent le maintien. On n'est pas en vacances et on a envie de montrer que Montauban n'a pas terminé sa saison.

Laurent Labit et Laurent Travers, les entraîneurs montalbanais, ont communiqué un groupe de 24 joueurs pour le déplacement au Stade Français samedi. Les trois anciens Parisiens Pablo Henn, Pablo Lemoine et Juan-Carlos Bado seront de la partie. Raynaud, Balan, Lemoine, Garcia, Duffau et Pyke sont, eux, de retour.

Le groupe montalbanais pour affronter Paris

Arrières : Audy, Garcia, Duffau, Fauqué, Jahouer, Viard, Cassin, Cech, Jonnet, Pyke.

Avants : Henn, Lemoine, Sa, Balan, Testa, Arganèse, Frost, Rolland, Bado, Brignoni, Raynaud, Diarra, Clarkin, Caballero,

PARIS – MONTAUBAN
Terrain: Jérôme Garces
Touches: Jacques Laplace, Daniel Jeanguiot, Luc Degonville, Roberto Sanchez
Délégués: Jean-Luc Lunel, Patrick Thomas
Juges d’en but: Jean-Michel Schutz, Laurent Guillermard

Paris s'est fait peur
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Le classement
Le film du matchPour son dernier match à Jean-Bouin, le Stade Français a souffert pour venir à bout de vaillants Montalbanais (24-17). Largement menés à la pause (3-17), les Parisiens ont su trouver les ressources pour renverser la vapeur et consolider leur première place en tête du Top 14.

STADE FRANCAIS - MONTAUBAN : 24-17

La fête a bien failli être gâchée. Pour son dernier match de la saison à Jean Bouin, le Stade Français a fait trembler ses supporters. Ainsi que Mike James, dont c'était la dernière apparition à domicile. Le deuxième ligne canadien, honoré par ses coéquipiers à l'échauffement qui arboraient un maillot avec les inscriptions "05 - Merci Mike", était rapidement cueilli à froid. Après une entame équilibrée, Fauqué répondant à Hernandez (3-3, 15e), les Montalbanais créaient une première brèche dans l'enthousiasme des locaux. Jonnet interceptait un ballon dans son camp et filait en terre promise (3-10, 21e).

Une maladresse de Christophe Dominici offrait le deuxième essai du match aux Vert et Noir qui enfonçaient le clou par Cassin (3-17, 33e). Un coup dur pour les hommes de Galthié qui rentraient aux vestiaires sous les sifflets. A ce moment-là, la fête avait vraiment du plomb dans l'aile. De retour sur la pelouse avec plus de sérieux, les Stadistes retrouvaient peu à peu leurs vertus. Une accélération de Corleto offrait à Blin un premier essai (13-17) avant que le show Hernandez ne débute. L'Argentin, qui avait quitté son poste d'arrière pour l'ouverture, s'y montrait tout aussi à l'aise en réussissant deux nouveaux coups de pied (pénalité et drop) pour permettre aux siens de reprendre les devants (19-17, 70e). Sept minutes plus tard, il réalisait un slalom dont il a secret avant de transmettre à Corleto qui concluait la marque (24-17, 77e).

Grâce à ce succès, certainement pas le plus probant de la saison, le Stade conforte sa première place en tête du Top 14. Et il est quasiment assuré de disputer les demi-finales puisque les Parisiens possèdent dorénavant 15 points d'avance sur Perpignan, actuel cinquième au classement.

MONTAUBAN FROLE L'EXPLOIT SUR LA PELOUSE DU LEADER PARISIEN.

A Paris (stade Jean Bouin) : Stade Français bat Montauban Tarn-et-Garonne XV par 24 à 17 (mi-temps : 3 à 17).

Pour Montauban : 2 essais Jonnet (20e), Cassin (37e) ; 1 drop (14e) et 2 transformations Fauqué.

Pour Stade Français : 2 essais Blin (47e), Corleto (75e) ; 2 pénalités (54e, 59e), 1 drop (68e) et 1 transformation (47e) Hernandez.

Arbitre : M.Garcès (Béarn).

MONTAUBAN : Pyke ; Jonnet (Duffau 79e), Viard, Jahouer, Cassin ; (0) Fauqué, (m) Garcia (Audy 60e) ; Diarra (Brignoni 60e), Raynaud, Caballero ; Frost, Rolland (Clarkin 69e) ; Lemoine (Sa 54e), Arganèse (Testa 61e), Henn (Balan 54e).
Remplacements temporaires : Lemoine – Sa (32e – 40e) et Henn – Balan (38e – 40e).
Carton jaune : Frost (63e).

STADE FRANÇAIS : Corleto ; Jeanjean (Borgès 69e), Mi.Bergamasco, Liebenberg, Dominici ; (0) Hernandez, (m) Albouy (Bourhaoua 60e) ; Viljoen (Martin 40e), Parisse (Ma.Bergamasco 60e), Rabadan ; James, Manchois ; De Villiers, Blin (Kayser 54e), Roncero.

Avant le coup d’envoi ; les supporters montalbanais venus en masse dans la capitale auraient signé pour repartir avec le point du bonus défensif ou offensif. On serait tenté de dire que les coéquipiers de Sébastien Fauqué ont exhaussé les vœux des « femmes et hommes » qui portaient les couleurs « vertes et noires » dans les tribunes de Jean Bouin. Le problème est qu’entre temps, il y avait eu la rencontre. Les Sapiacains étaient parvenus à ébranler le leader du championnat sur ses bases. Les Tarn-et-Garonnais firent même figure de vainqueur virtuel jusqu’à l’entrée du dernier quart d’heure. Cela explique, la déception qui régnait dans les déclarations d’après match. « On fait une première mi-temps parfaite. On savait que Paris allait attaquer pied au plancher. Il allait falloir être fort défensivement dans le un contre un. Puis on a eu des ballons de contre que l’on a su exploiter. Cela s’est passé comme, on l’avait prévu » analyse Laurent Labit. « Nos regrets viennent du fait que lorsqu’on mène 17 à 3, à la mi-temps. On doit être capables de gagner de telles rencontres. On manque une occasion. Le Stade Français en grande équipe n’a pas trop douté. Cela lui a permis de revenir. Le match bascule sur le carton jaune » poursuit l’entraîneur des lignes arrières. Laurent Travers revient sur cette deuxième mi-temps qui vit Paris refaire son handicap : « On avait demandé aux joueurs de poursuivre sur le même rythme. Malheureusement, on n’a pas eu la même efficacité offensive, en laissant passer une réelle occasion d’essai. Le match à 24 à 3, aurait peut-être été tout autre ».
Rémi-Constant BELREPAYRE.

Paris s'est fait peur

Menés 17-3 à la mi-temps par de généreux montalbanais, les Parisiens ont fait preuve d'une belle capacité de réaction pourfinalement s'imposer. Mais ce fut laborieux ...
Arnaud BEURDELEY


A la manière d'une prémonition, la musique s'est engouffrée dans l' enceinte de Jean-Bouin. Comme si cette fin d'après-midi parisienne inondée de soleil ne pouvait se dérouler que sur un air printanier, doux et euuphorique à la fois. Un quart d'heure avant le début de la renncontre, c'était « Le temps des fleurs» qui s'échappait des haut-parleurs du stade de la porte de Saint-Cloud.

_ PARALLÈLE À ce moment précis, impossible d'imaginer la moindre corrélation entre musique et rugby. En revanche, quarante minutes plus tard, difficile de ne pas sourire à révocation du parallèle. En une mi-temps, le Stade français a fait le bonnheur de Montalbanais parfaiteement organisés en défense, mais pas vraiment dangereux offennsivement. Sébastien Fauqué, en chef d'orchestre impérial, et ses coéquipiers, se sont essentiellement nourris des fautes parisiennes. Presque à en devenir obèses tant le Stade français s'est montré imprécis. il a finalement suffi de deux coups - une interception de l'ancien parisien Jonnet sur une passe entre Hernandez et Dominici (21 e), et un joli tour de passe-passe de Jahouer sur un nouveau ballon perdu par les Parisiens.conclu par une croisée avec Cassin venu de son aile comme une flèche (38') - pour que Montauban inscrive les deux seuls essais de cette première mi-temps et vire en tête à la pause (3-17). Une avance logique malgré des Parisiens animés des meilleures intentions de jeu, mais incapables d'aligner trois passes connsécutives sans laisser échapper le ballon. À tel point que les suppporters stadistes, un brin versatiles, se sont autorisé quelques sifflets pour raccompagner leurs joueurs au vestiaire.

_ RÉACTION Sans doute vexés, les,Parisiens ont semblé plus à l'aise en deuxième période. Un changement presque radical. D'abord, ils ont su connserver le ballon. Ensuite, ils ont décidé de resserrer le jeu. Deux facteurs qui les ont conduits à reprendre le match en main. Une réaction progressive qui s'est fait sentir à mesure que la défense montalbanaise est apparue moins mordante. C'est Mathieu Blin, bien aidé sur cette action par Rémy Martin, dont l'entrée pleine de puissance et de déterminaation a apporté un souffle nouuveau, qui a remis les Parisiens dans la bonne voie (48').
Il aura tout de même fallu atttendre la 69' minute pour voir les stadistes reprendre l'avantage au score tgrace à un drop d'Hernandez .Et patienter ,jusqu'à la 76' minute et l'essai de Corleto pour voir Fabien Galthié totalement rassuré. Enfin presque. « Depuis janvier, nos victoires manquent de maîtrise », a-t-il regretté à l'issue de la rencontre. Des regrets, il y en avait aussi dans le vestiaire montalbanais. ,"Il y avait de la place pour gagner" a déclaré Sébastien Fauqué."Franchement. nous aurions été hyperdéçus de repartir sans rien » Cela tombe bien, Montauban est rentré dans le Tarn-et-Garonne avec un point de bonus défensif bien mérité .

PARIS

Entre inquiétude et positive attitude

A Jean-Bouin, ces dernières semaines, les matchs se suivent et se ressemblent. La dernière sortie parisienne face à Brive s'était déjà révélée chaotique. Presque laborieuse. On avait alors, assez logiquement, parlé du contre-coup psychologique après l'éliimination en quart de finale de la Coupe d'Europe face à Leicester. Samedi, on a eu beau chercher, difficile de trouver une explication à cette litanie de balllons rendus à l'adversaire en première mi-temps.« Quinze pertes de balle », selon les statistiques de l'entraîneur, Fabien Galthié. Impossible non plus de commprendre cette incapacité à aliigner trois passes consécutives par une ligne de trois-quarts habituellement experte.
Alors, on a cherché à élucider le mystère. On s'est posé un cerrtain nombre de questions. Nous avons envisagé un problème physique, lié aux premières fortes chaleurs. Hypothèse vite balayée par Mathieu Blin: «Toute la semaine nous nous sommes entrainés avec les mêmes températures et il n 'y a pas eu de problème. »

_ LES LARMES DE JAMES Ensuite, on a imaginé que les Parisiens étaient encore sous le coup de l'émotion. Et pour cause. Quelques minutes avant le début de la rencontre, Mike James, présent au club depuis 2000 et qui disputait son dernier match à Jean-Bouin, avait fondu en larmes lorsque Quentin et Austin, ses deux fils ainés, s'étaient avancés dans le vestiaire pour lui remettre son maillot. Un moment intense pour l'ensemble du groupe. «Mais cela aurait dû nous transcender », avance le troisième ligne Pierre Rabadan. Au lieu de cela, le Stade français s'est affiché sans imagination. Quasiment amorphe. Incapable de trouver une solution face à une défense aussi intelliigente qu'agressive des Montalbanais. Une première mi-temps en forme de brouillon indigne d'un prétendant au titre. «Je ne comprends pas, souffle l'entraîneur des avants, Fabrice Landreau. Nous nous sommes compliqué la vie. Montauban a profité de nos erreurs pour inscrire deux essais en contre et j'ai le sentiment que les joueurs ont ensuite perdu confiance. Pourtant. nous avons pris le jeu à notre compte. Nous avons tenté beauucoup de choses. Seulement. nous avons cherché à nous faire trop de passes, sans avancer.» «Le point positif, c'est que nous sommmes souvent capables de redressser la barre quand la partie est mal engagée», reprend Fabien Galthié. Et plutôt bien même. Paris a démontré une très belle capacité de réaction. Pourtant à 17 - 3 à la mi-temps pour les Montalbanais, les Parisiens n'afffichaient pas une grande sérénité. Au contraire. «Forcément. lorsque tu es mené de quatorze points et que tu ne parviens pas à te faire de passe, il y a de l'inquiétude. s'agace Fabrice Landreau. Seulement. il faut savoir ce que l'on veut. Nous, nous vouulons jouer. Les quinze ballons perdus en première mi-temps, c'est sur des prises d'initiatives. j'ai presque envie de dire que c'est un mal nécessaire, sinon on arrête de jouer et on balance des grands coups de pied. »

_ AXE Sans aller jusque-là, le Stade français a tout de même recentré ses intentions en seconde période, « surtout que Montauban nous attendait au large », note Pierre Rabadan. Pour preuve, l'essai de Mathieu Blin (48'). Sur cette action, les Parisiens ont réussi une démonstration de jeu à zéro passe plein l'axe. «Il n 'y a pas mieux pour se rassurer», sourit encore Pierre Rabadan.
Au final. le Stade français a été contraint de puiser dans ses resssources morales pour arracher un succès qui le rapproche un peu plus encore des demies. « Cette victoire, nous avons été la chercher avec nos tripes », souligne même Mike James. Seulement l'inquiétude planait samedi soir dans les couloirs ue Jean-Bouin. « Et sans vouloir mannquer de respect aux Montalbanais, conclut Pierre Rabadan, si nous perdons quinze ballons contre une équipe qui joue le titre, on ne gagnera pas. » A. B. •


MONTAUBAN

Ne leur parlez pas d'Europe!

Guillaume CYPRIEN

Il faudra faire les comptes à la fin, mais Montauban sera sans doute l'équipe de ce Top 14 que les quatre prochains demi-finalistes auront eu le plus de difficulté à manœuuvrer sur leur propre terrain. Ce point de bonus défensif obtenu à Paris, qui a longtemps eu le goût des quatre points de la victoire, doit être additionné à ceux du match nul de Biarritz (9-9) et du succès rapporté de Perpignan au mois de septembre (18-13). Contre Toulouse (21-30) et Clermont (16-27), il n'avait pas manqué grand-chose pour revenir auréolé.
Cette constance offre à Montauban un certain statut. Et le promu, sans fanfaronner, s'en est saisi dans les couloirs de Jean-Bouin. Échaudés par les remarques d'avant-match des Parisiens, au sujet de la mêlée, agacés par les petites polémiques du match aller, quand l'arbitre avait été le sujet des crispations parisiennnes, et excédés, définitivement, de s'entendre dire que ce sont leurs adversaires qui ratent leurs sorties et non eux qui réussissent les leurs, les Montalbanais bouillonnaient intérieurement. Chacun à sa manière.

_ FRANCE D'EN-BAS ... Il Yy avait le style Labit, le moins mesuré, qui soulignait « le manque d'humilité des Parisiens ». Le président délégué Pierre Belloc. sourire en coin, analysait « la résistance de la France d'en bas contre la France d'en haut». Laurent Travers était comme à son habitude, posé et concentré sur sa propre perforrmance: «Le groupe travaille et son abnégation est grande. Si nous en sommes là, c'est que nous réusssissons notre championnat, et non les autres qui ratent le leur. »
Tous les trois ont tiré dans le même sens. En mettant sur la table leurs sentiments contrastés - la résistance qu'ils valorisaient ne leur ayant pas offert, tout de même, la victoire - ils ont laissé leur équipe dans la posture du promu qui poursuit son appprentissage. Il est septième et le week-end lui a été favorable. Le sixième, Bourgoin, atomisé à Clermont, n'est qu'à deux points.

_ GIRON Mais cela ne les regarde pas. Rentrer dans le giron des qualifiables en coupe d'Europe est au-dessus de leurs préoccupations. Les histoires européennnes de boycott ne sont pas un sujet de discussion entre Montalbanais. « Les dirigeants ne nous ont pas fixé d'objectifs », asssure à ce sujet le capitaine, Sébastien Fauqué. La Ligue a promis d'indemniser assez généreusement les qualifiés si la compétition ne se déroulait pas. La somme représenterait-elle rentrée d'un bon partenaire dans le capital? «Nous ne mettrons pas la pression sur les joueurs », promet Pierre Belloc. Nous en sommes là, nous continuons, et puis voilà. Le recrutement serait définitivement bouclé, et les joueurs qui ont joué ce samedi sont encore sous contrat pour la plupart, et il faudra confirmer la saison prochaine. C'est là l'essentiel.» Il y a comme une forme de protection dans les propos. L'humiilité ayant fait tomber bien des barrières depuis le mois de sepptembre et le calendrier de fin de championnat ne leur étant pas défavorable, elle est en mesure de leur offrir un beau cadeau de fin de parcours. Mais il ne faut pas leur dire. Excepté Laurent Labit, pour qui « ce serait super pour notre petit budget», les autres jouent la candeur. Ils feignent d'ignorer pour mieux apprécier, sans doute .•

> En bref ... «PHOQUE» OU «FAUQUÉ»?

À écouter le speaker du stade Jean - Bouin, le buteur de Montauban, samedi soir, n'était autre qu'un mammifère marin. «Pénalité réussie par le numéro dix, Sébastien Phoque», pouvait-on entendre à chaque fois que le demi d'ouverture montalbanais trouvait le chemin des perches. Interrogé sur le sujet à l'issue de la rencontre, Sébastien Fauqué était résigné. « Le plus grave, c'est que ce n'est pas la première fois que cela arrive », souriait-il. Auteur d'une excellente performance, il a au moins évité d'être confondu avec un manchot.

MONTAUBAN LA RAGE DE CONVAINCRE

Malgré sa position tranquille au classement, le MTGXV a faim de reconnaissance.

MAIS QU' EST-CE QUI FAIT courir les Montalbanais ? Assurés du maintien, ils se rendaient samedi à Paris pour un déplacement qui incitait plus au tourisme qu'au rugby sous son chaud soleil printanier. Et pourtant, les Vert et Noir –en blanc pour l'occasionn se sont payé le luxe de mener à Jean-Bouin pendant quarante-huit minutes, du jamais-vu cette saison. « Nous n'avons rien à calculer vu que nous sommes sauvés, soulignait Jean-Emmanuel Cassin, auteur d'un essai tout en vitesse. Sans pression, face à une équipe comme Paris qui vise le titre, que peut-il nous arriver à part faire un bort match ? »
Le score et l'entame face à Perpignan, l'autre week-end, avaient laissé croire que les Montalbanais étaient déjà en vacances. Grossière erreur. « Nous n'étions pas moins motivés face à l'Usap, estimait samedi le capitaine Sébastien Fauqué. £n début de match nous loupons deux plaquages qui se terminent par deux essais. Nous étions dans la position du Stade Français face à nous et nous n'avions pas réussi à remonter. »

N'EMPÉCHE, avoir mené 17-3 à la pause face à Paris, l'équipe sur la meilleure série à domicile (37 victoires de rang), fait partie des chiffres qui marquent. Exactement l'effet recherché. « On a tendance à entendre que Montauban a profité du fait que les autres équipes avaient loupé leur Championnat, s'agaçait Laurent Travers en guise de conclusion à son intervention. C'est plutôt lié au fait que nos joueurs ont bossé. Je pense que les joueurs ont besoin d'une autre reconnaissance que celle-ci. À bon entendeur... » C'est donc ça leur moteur, la reconnaissance et l'envie de faire ravaler leurs paroles à ceux qui pensaient dominer facilement 12 MTG XV. « Beaucoup d'équipes nous prennent de haut, râlait Fauqué. Ça nous motive encore plus, nous venons de le prouver. » Et l'envie est .multipliée lorsque la victoire à l'aller est remise en cause nous avions gagné soit-disant à cause de l'arbitrage, poursuivait-il. Je pense que nous avons prouvé que nous méritions cette victoire. Ça servira aux autres équipes. Nous respectons tout le monde alors il faut nous respecter »