MTG. Pablo Lemoine espère avoir terminé son chemin de croix
Oui Pablo Lemoine est toujours vivant, oui il joue toujours au rugby, oui il est toujours au MTG XV. Voilà qui répond à quelques interrogations pernicieuses qui avaient tendance, depuis quelque temps déjà, à fuser au coin du terrain d'entraînement de Sapiac. La meilleure réponse à tout cela, Pablo Lemoine l'a apportée vendredi soir, face aux Anglais de Worcester. En devenant un postulant très sérieux aux prochaines joutes du Top 14 (on laisse de côté la balade semi-touristique à Parme, samedi, en Challenge européen).
Il est vrai que le pilier droit international uruguayen n'a pas été épargné par les pépins physiques depuis deux saisons. Il le reconnaît volontiers. Lorsqu'il posa pour la toute première fois ses valises à Montauban, en provenance de Paris, Pablo était en pleine convalescence à la suite d'une opération pratiquée pour réparer son tendon d'Achille gauche.
Après quelques matchs de préparation, Pablo allait se blesser sérieusement lors d'un entraînement. Une mêlée écroulée et la déchirure aux pectoraux s'en suivait. Après plusieurs semaines de soins, il reprenait la compétition à Perpignan et, en sus de la victoire « historique » du MTG XV, il récoltait douze points de suture au niveau du tibia gauche. Il faut dire que Pablo Lemoine (il ne pourrait pas le faire au football !) a pour habitude d'évoluer avec les chaussettes baissées et roulées au-dessus des chaussures à crampons. Depuis… toujours !
PREMIER MATCH OFFICIEL
Après avoir terminé la saison précédente de manière assez satisfaisante sur le plan de la santé, Pablo Lemoine était d'attaque lors des différents matchs de préparation.
Et puis patatrac ! Deux microdéchirures aux ischio-jambiers intervenues lors de la préparation physique le renvoyaient sur la touche pour pas mal de temps.
Au point qu'il n'a pu disputer son premier match officiel de la saison que vendredi dernier, face aux Anglais de Worcester. Il lui reste donc, pour cette saison, à ouvrir encore son compteur des matchs du Top 14.
« La blessure initiale au tendon d'Achille, explique-t-il, m'oblige à faire un double travail de renforcement spécifique et de compensation. J'ai pourtant pris toutes les précautions possibles avec, notamment, l'utilisation de semelles orthopédiques spéciales mais c'est difficile d'éviter tous ces ennuis physiques. »
Après quelques instants de réflexion, il poursuit ainsi ses constatations : « Un jour ça va bien, un autre beaucoup moins. Je fais avec mais chaque fois que je me blesse, le découragement m'envahit. Au Stade Français, j'étais toujours disponible, jamais blessé. Ici, je suis très bien entouré, le staff médical m'assiste de façon remarquable et Gilbert Gascou fait un très bon travail pour que je puisse être opérationnel le plus souvent possible. » Pablo a-t-il été tenté pour raccrocher, un jour, les crampons ? « Oui, plein de fois j'ai bien failli arrêter, confesse-t-il, mais il y a toujours eu quelqu'un qui me remettait sur le chemin. »
Un chemin qui pourrait apparaître « de croix » pour celui qui entend bien le terminer au plus vite. On… croise les doigts.
Publié le 15 janvier 2008 à 11h00 | Auteur : Jean-Philippe Laulan