Interview apres le match de PARIS

MONTAUBAN / SYLVAIN JONNET :
« Nous n’allons pas nous arrêter là »
07 octobre 2006 - 13 h 45 - David BONNEFOUS
Victorieux du Stade Français (15-9) vendredi, Montauban est un promu décidément surprenant. A l’image de l’arrière Sylvain Jonnet, les Montalbanais ne veulent pourtant pas s’endormir sur leurs lauriers.


De notre envoyé spécial à Montauban

Sylvain Jonnet, comment expliquez-vous votre succès face aux Parisiens ? Grâce à votre bonne première période ?
Oui, c’est vrai que durant la première mi-temps, nous étions bien en place. Nous avions une bonne défense. Ensuite, c’est certain que notre bonne première mi-temps est due également à de nombreux ballons échappés par les Parisiens dès qu’ils commençaient à vouloir ouvrir. Dans les moments forts, nous avons réussi à marquer les points grâce à Sébastien Fauqué. Neuf à zéro, nous nous en sortions super bien. Mais à partir de là, il ne fallait pas gérer, il fallait rester groupé. C’est pour cela qu’en deuxième mi-temps nous avons été moins efficaces mais nous avons gagné et c’est le principal.

Avez-vous douté lorsque en seconde période ?
On s’est dit que la machine du Stade Français était en route et qu’il fallait gérer. On devait faire moins de fautes. On savait que dès que es Parisiens étaient dans nos cinquante mètres, il y avait danger avec leur buteur (NLRD : Lionel Bauxis) capable d’enquiller de loin. Nous devions être lucides, de ne pas trop faire de fautes et essayer de retourner chez eux le plus vite possible pour tenter de marquer encore des points.

Vous avez pu compter de nouveau sur votre public de Sapiac qui a été plus qu’un seizième homme dans ce match…
Oui, le public est énorme. Dans les moments difficiles, les spectateurs sont toujours là et vendredi nous les avons vraiment entendus. Cela nous donnait des frissons à nous sur le terrain. C’est un plus et quand on a un public comme celui là, on ne peut pas les décevoir.

«Nous connaissons nos bases »

A titre individuel, face aux anciens clubs, vous gagnez à Bayonne, vous battez au Stade Français. Cela doit être une grosse satisfaction ?
Pour l’instant, disons que cela se passe bien. Nous gagnons à Aguiléra face à Bayonne et à Sapiac face au Stade Français. Personnellement, je suis très heureux mais je sais qu’il reste encore seize matchs. Nous sommes loin d’être arrivés encore. Nous jouons le maintien et nous espérons que nous allons nous accrocher jusqu’au bout comme cela.

Les objectifs vont-ils changer après ces succès ?
Oui et non. Nous en parlerons entre nous par la suite. Pour l’instant nous visons le maintien. Même si nous gagnons quatre victoires de
suite, tout dépend de ce que feront nos concurrents directs. Ils peuvent aussi tout gagner ou tout perdre. La saison est longue et loin d’être terminée. Nous allons prendre les matchs les uns après les autres et après nous verrons s’il y a la petite cerise sur le gâteau à la fin de l’année. C’est super pour le moment mais nous n’allons pas nous arrêter là. Nous allons préparer Montpellier en espérant ramener également une victoire de ce déplacement.

Avant de démarrer ce Top 14, réalisiez vous votre potentiel ?
Non, nous ne le savions pas mais nous savons depuis le début que nous avions un bon groupe donc cela a ajouté un supplément de confiance. Nous avons de très bons joueurs dans un groupe très nombreux. Il y a 36 joueurs de même calibre. Dès qu’il y en a un qui rentre pour remplacer un autre, il n’y a pas de différence. Nous savons ce que nous faisons. Nous connaissons nos bases. Pour le moment, nous ne sommes pas mal. Nous sommes allés gagner à Perpignan dans un moment où eux n’étaient pas
au mieux. Nous avons su profiter de cette occasion là mais pour l’instant rien n’est encore fini. Pensons déjà à Montpellier.

La victoire à Bayonne, celle à Perpignan et les autres à Sapiac face à Biarritz et au Stade Français, quelle est pour vous la plus belle ?
(Il hésite) Toutes les victoires sont belles cette année !

Feuille de match





Top 14 / 10eme journée
MONTAUBAN - STADE FRANCAIS : 15-9

Stade Sapiac
9 300 spectateurs
temps couvert
Terrain gras

Arbitre : M.Rosich

Essai : Aucun

Transformation : Aucune

Pénalités : Fauqué (10eme, 16eme, 30eme, 63eme, 69eme) pour Montauban - Beauxis (54eme, 60eme, 75eme) pour le Stade Français

Drop : Aucun

Exclusions temporaires : Bado (6eme) pour Montauban - Marconnet (6eme), Auradou (73eme) pour le Stade Français

Exclusion définitive : Martin (66eme) pour le Stade Français

Montauban
Jonnet
Cech
Viard
Jahouer
(R.Smith, 77eme)
Cassin
(o) Fauqué
(m) Garcia
Raynaud
Soldan
(Brignoni, 70eme)
Caballero
Bado
Rolland
Lemoine
(Frost, 60eme)
Arganese
(Testa, 70eme)
Henn
(Sa, 60eme)

Entraîneurs : L.Travers et L.Labit

Stade Français
Hernandez
Arias
Glas
Lacroix
Saubade
(o) Beauxis
(m) Fillol
(Albouy, 41eme)
Kayser
Martin
Samo
(Sowerby, 41eme)
Marchois
(James, 55eme)
Auradou (cap)
De Villiers
Blin
(Szarzewski, 55eme)
Marconnet

Entraîneurs : F.Galthié et F.Landreau





PANORAMIC
TOP 14 / MONTAUBAN - STADE FRANCAIS : 15-9
Les Montalbanais l'ont fait
06 octobre 2006 - 22 h 25 - Jean-François PATURAUD
Déjà vainqueur de Biarritz et Perpignan la semaine passée, Montauban a réalisé un magnifique exploit en infligeant au Stade Français sa première défaite de la saison. Les Parisiens ont terminé à 13. A voir aussi, le film du match.


Dans les coulisses de Sapiac
- La FFR avait demandé à Montauban de ne pas aligner le Roumain Petre Mitu (29 ans, 35 sélections), qui n'a pas répondu à une convocation de son équipe nationale. Il avait invoqué la nécessité de demeurer à Montauban auprès de son épouse. Saisie par la Fédération roumaine, la FFR a invoqué l'article 9 du règlement de l'International board (IRB), stipulant que tout joueur est dans l'obligation de répondre à la convocation de son équipe nationale. Mitu devait initialement débuter la rencontre sur le banc.

- Cinq anciens Parisiens à Montauban. Le pilier Pablo Lemoine, transféré cet été à Montauban, était titulaire face à ses anciens coéquipiers du Stade Français. Un match forcément particulier pour l’Uruguayen qui n’avait pas disputé la moindre rencontre avec le maillot parisien la saison dernière. Sylvain Jonnet, aligné à l’arrière, était notamment opposé ce soir à Mathieu Blin avec qui il a décroché le titre de champion de France en juniors Reichel. Les anciens Stadistes Pablo Henn et Juan Carlos Bado étaient également titulaires.

Les faits du match
4eme minute
Lionel Beauxis, l’ouvreur du Stade Français, tente le drop du milieu de terrain mais le ballon est un peu court et frappe la base du poteau droit.

6eme minute
Au tour de Sébastien Fauqué, le numéro 10 montalbanais, de tenter sa chance sur un drop. Sans succès.

10eme minute (3-0)
Stéphane Glas est sanctionné pour une faute sur Rida Jahouer. Première pénalité que tente Sébastien Fauqué. Le capitaine ouvre le score.

15eme minute
Drop totalement manqué par Fauqué.

16eme minute (6-0)
La mêlée parisienne est sanctionnée à quelques mètres de son en-but. Fauqué, face aux perches, passe sa deuxième pénalité.

30eme minute (9-0)
Au terme d’un très beau mouvement collectif de Montauban, les joueurs du Stade Français sont sanctionnés pour un hors-jeu. Fauqué offre trois points de plus.

40eme minute
Drop de Juan Martin Hernandez mais l’Argentin est contré.

58eme minute
Nouvelle pénalité de Beauxis mais le ballon passe à côté.

60eme minute (9-6)
Les Montalbanais sont de nouveau sanctionnés après une bonne charge parisienne. Beauxis se montre cette fois plus précis.

63eme minute (12-6)
Le pack montalbanais pousse et Benjamin Kayser est sanctionné. Fauqué en profite pour redonner un peu d’air à son équipe.

66eme minute
Rémy Martin donne un coup de tête à Frost. Pas dangereux mais sanctionnable. L’arbitre, M.Rosich, n’hésite pas et sort le carton rouge. Fauqué ne passe pas la pénalité.

69eme minute (15-6)
Nouvelle pénalité que passe Sébastien Fauqué dans une ambiance de folie à Sapiac.

75eme minute (15-9)
Lionel Beauxis, à une vingtaine de mètres, réduit le score sur une pénalité.

Jeu et joueurs
C’est au terme d’un énorme suspense et surtout d’une performance incroyable que Montauban, le promu, a infligé sa première défaite de la saison au Stade Français, vainqueur de ses neuf premiers matchs. Face à des Parisiens trop souvent sanctionnés (deux cartons jaunes et un rouge pour Paris contre un seul jaune pour Montauban), le champion de France de Pro D2 a écrit l’une des plus belles pages de son histoire à Sapiac. Après avoir fait chuter Biarritz et Perpignan la semaine passée, l'équipe de Laurent Travers et Laurent Travers a de nouveau créé la sensation. Du côté du Stade Français, la mauvaise première période ainsi que les cartons ont été de trop pour espérer l'emporter. Il faudra donc se contenter du point de bonus défensif.

Les Montalbanais
C’est un exploit incroyable. Auteur d’un excellent début de saison, Montauban a, en l’espace d’une semaine, fait chuter trois des plus grosses écuries du Championnat : Biarritz, le champion de France en titre, Perpignan, pourtant solide à domicile, et le Stade Français qui restait sur neuf succès de rang. C’est grâce à une très grosse solidarité que le promu s’est imposé ce vendredi soir à Sapiac. Sébastien FAUQUE, l’ouvreur, a été l’un des hommes clefs de ce succès. Auteur de tous les points de son équipe, le meilleur réalisateur montalbanais a bien orienté le jeu. Et permis aux siens dans les moments difficiles de se donner un peu d’air notamment en mêlée. La performance du pack est à souligner. Les anciens Parisiens LEMOINE, HENN, et BADO ont beaucoup donné. Parfois trop comme dans les premières minutes où les chamailleries ont été nombreuses. RAYNAUD, comme l’ensemble de la troisième ligne, a été solide. Derrière, rares ont été les occasions de s’illustrer. Mais là n’est pas l’essentiel. Montauban, qui vise le maintien cette année, décroche sa sixième victoire de la saison. Et se retrouve provisoirement à la deuxième place du classement.

Les Parisiens
Le Stade Français tombe de haut. De très haut. Les hommes de Fabien Galthié et Fabrice Landreau restaient sur neuf succès de rang et comptaient pas moins de 15 points d’avance sur ses poursuivants avant ce week-end. Une impressionnante série qui s’est donc arrêtée à Sapiac. Après avoir montré quelques signes de faiblesses contre Albi, l’autre promu, la semaine passée, Paris s’est logiquement incliné. Auteurs d’une première mi-temps vraiment peu convaincante, les Parisiens, bien trop maladroits, ont tenté de se reprendre en seconde. Plus à l’aise en conquête, et grâce à la botte de Lionel BEAUXIS, les Stadistes ont cru avoir fait le plus dur. HERNANDEZ, en particulier, et les autres ont montré plus d’envie et d’imagination dans le camp montalbanais. Mais cela n’a pas suffi. Certains, à commencer par l’encadrement parisien, évoqueront un arbitrage très sévère avec deux cartons jaunes pour MARCONNET et AURADOU, et surtout un rouge pour MARTIN. Reste que dès le début M.Rosich leur avait demandé de se calmer. En vain. Tous vont devoir se remobiliser rapidement avant la réception de Biarritz la semaine prochaine au Stade de France.

sur le site d'Eurosport :




Top 14: Le classement

Le film du matchLe Stade Français a chuté sur la pelouse du promu montalbanais (15-9). Face à une formation parisienne venue quérir un dixième succès consécutif en championnat, Montauban n'a pas craqué et s'invite sur le podium du Top 14. Après dix journées, Toulouse reste la seule équipe à avoir gagné à Sapiac.

Montauban - Stade Français : 15-9

Paris est venu, a vu et a... été vaincu. Disposé à empocher son dixième succès consécutif en championnat en autant de journées, le Stade Français a retrouvé la raison dans la cuve de Sapiac. Crispé par l'enjeu, à la différence de locaux beaucoup plus insouciants, le club de la capitale a bafouillé son jeu et n'est jamais parvenu à résoudre l'équation posée par les Montalbanais. Les promus, à défaut d'avoir brillé dans le jeu, ont su tirer parti des carences adverses pour construire leur succès. Une jolie performance qui permet à cet ancien pensionnaire de Pro D2 de s'installer... à la deuxième place du classement du Top 14. Plus que jamais, il va bien falloir compter avec Montauban cette saison.

Première période : Le show Fauque

Dès les premiers instants de la partie, le ton est donné. Montauban ne cultive aucun complexe. Les locaux imposent leur rythme d'entrée. Compacts, enthousiastes dans tous les secteurs de jeu, guidé par un Sébastien Fauque particulièrement inspiré, les promus font preuve de sang-froid, là où les actuels leaders du Top 14 excellent par un trop plein de nervosité. Symbole du manque de contrôle parisien : Marconnet quitte les siens dès la 7e minute après avoir reçu un carton jaune.

Derrière, les fautes parisiennes s'accumulent. Incapables de maîtriser les assauts montalbanais, Paris ne tarde pas à s'exposer aux foudres de l'arbitre de la rencontre, Mr Rosich. Les pénalités se suivent et se ressemblent, Fauque ne se faisant pas prier pour les transformer (11e, 16e, 30e, 63e, 69e). Méconnaissables, les hommes de Fabien Galthié balbutient complètement leur rugby. Et c'est logiquement qu'à la pause, une bulle vienne sanctionner le score francilien : 12 -0. Montauban a le sourire à l'entrée des vestiaires.

Deuxième période : le leader perd ses nerfs

Secoués par leur coach, les Stadistes retrouvent la pelouse de Sapiac avec de meilleures intentions et du sang neuf, Samo et Fillol cédant leur place à Sowerby et à Albouy (41e). Conséquence : Paris se montre entreprenant, à défaut de s'avérer décisif. La possession est francilienne et cette dernière, quand elle n'est pas repoussée par la défense locale et la vista au pied de Fauque, est plombée par de terribles en-avants. En face, on exploite la moindre faille adverse et il s'en faut de peu pour que Jahouer ne profite d'une erreur de Beauxis pour partir à l'essai (49e).

51e minute. Hernandez transperce plein axe avant de décaler au pied pour Saubade. Ce dernier, absolument seul, commet un en-avant à quelques mètres de l'en-but adverse. Paris vient de laisser passer un essai a priori facile. Et l'opportunité de renverser le cours de la rencontre. Si Beauxis réduit la marque sur pénalité (54e et 60e), les esprits franciliens lâchent prise.

Martin donne un coup de tête à Frost et voit rouge (65e). Comme si cela ne suffisait pas, c'est au tour d'Auradou, sanctionné d'un jaune, de retrouver le banc (70e) avant les autres. Paris évolue à 13 contre 15. Beauxis a beau réduire la marque (76e), Montauban, grâce à la patte de Fauque (63e, 68e, 70e), a déjà assuré l'essentiel. 15-9, score final. Première défaite de la saison pour le Stade Français, nouveau succès important pour Montauban qui se place... juste derrière sa victime du soir.

DECLARATIONS
Laurent Labit (co-entraîneur de Montauban): "Etre le premier à faire tomber Paris n'a pas trop d'importance pour nous. Ce qui compte ce sont les points au classement, le Championnat. On voulait prendre des points rapidement parce qu'on veut se mettre à l'abri d'une mauvaise surprise, d'une baisse de régime ou de blessures. Et il reste des points à prendre pour nous sauver. Quand on arrivera à 40 pts, barre fatidique pour le maintien, on verra alors si on se fixe d'autres objectifs. Ce qui est important pour nous c'est la série qu'on vient de réaliser, contre Biarritz, Perpignan, le Stade Français. C'est vrai que Paris, ce n'est pas rien, c'est énorme ce que les joueurs ont réalisé, même si les Parisiens ont commis beaucoup de fautes, et leurs cartons à la fin nous ont fait énormément de bien pour gagner."

Fabien Galthié (entraîneur du Stade Français): "On est déçus. On s'attendait à ce style de match, on n'avait pas à être surpris. On espérait faire un bon match, se battre avec nos armes, mais on est tombés sans vraiment se battre, on n'a pas pu vraiment rentrer dans ce match, on a toujours été à 6 ou 9 points, et quand on est revenus, on prend un carton rouge, un carton jaune derrière, et on n'a pas vraiment pu se défendre".

FICHE-TECHNIQUE

Les points:
Montauban: 5 pénalités Fauqué (11, 16, 30, 63, 69)

Stade Français: 3 pénalités Beauxis (54, 60, 76)

Les équipes:
Montauban: Jonnet - Cech, Viard, Jahouer (R. Smith, 76) Cassin - (o) Fauqué (cap.), (m) C. Garcia - Raynaud, Soldan (Brignoni, 70), Caballero - Bado (Frost, 61), Rolland - Lemoine (Sa, 61), Arganese (Testa, 70), Henn

Stade Français: Hernandez - Arias, Glas, Lacroix (Skrela, 61), Saubade - (o) Beauxis, (m) Fillol (Albouy, 41) - R. Martin, Kayser, Samo (Sowerby, 41) - Marchois (M. James, 56), Auradou (cap) - De Villiers, Blin (Szarzewski, 56) Marconnet.