RUGBY. LE COACH MONTALBANAIS EXPLIQUE LES DIFFÉRENCES QUI EXISTENT ENTRE CASTRES ET SAPIAC.
Laurent Labit : «Le MTG mise sur la stabilité»
Le Castres olympique et son armada de stars luttent à deux journées de la fin pour se maintenir en Top 14 pendant que le MTG XV finit sans stress le championnat, ayant déjà décroché un nouveau ticket pour l'élite.
En début d'exercice, peu de pronostiqueurs auraient misé sur une telle avance au classement (huit points), à ce stade de la saison, en faveur du promu sapiacain sur les Tarnais. « Si on regarde la différence des moyens financiers et d'effectif qui existent entre les deux clubs, il n'y a pas photo, mais cela ne fait pas tout dans le sport », remarque Laurent Labit, le technicien sapiacain. « Il faut des moyens, des infrastructures, des joueurs de qualité, mais la chose essentielle reste la vérité du terrain. Cela passe par une ambiance de travail et une osmose entre joueurs.»
« CASTRES PERD SON IDENTITÉ »
«Le rugby est basé sur le combat et la solidarité. Le nom, le passé d'un club ne font pas tout. Tout est remis en question du moment qu'on manque d'humilité. »
L'excellent entraîneur des « vert et noir », qui a passé dix ans au CO, est sûrement le mieux placé pour nous parler de la politique élaborée par les deux clubs. « Il y a une grosse différence entre Castres et Montauban au niveau du fonctionnement. À Montauban, chacun est à sa place. Le président assure les moyens à mettre en œuvre pour qu'on puisse fonctionner, le directeur s'occupe de la gestion quotidienne du club sans dépasser ses domaines et Laurent (Travers) et moi, nous nous occupons de la partie sportive.
Chacun travaille en bonne intelligence avec des rapports francs et corrects. Castres se structure beaucoup, mais perd son identité. Il y a quelquefois des querelles internes qui rejaillissent sur le sportif. »
Laurent Seigne, l'ex-entraîneur du CO, qui a été limogé mi avril après deux ans passés à la tête de l'équipe, n'a pas réussi à fédérer autour de lui un projet sportif. Les joueurs l'ont rejeté. « Il exerçait une pression terrible sur les hommes », nous a lâché un confrère, spécialiste du club tarnais. « Le jour où il est parti, l'ambiance a changé du tout au tout. »
Dans la cité d'Olympe-de-Gouges, l'ambiance est au contraire sereine depuis déjà quelques années. « À Montauban, nous misons sur la stabilité, nous prenons le temps de structurer », souligne Laurent Labit. « Castres remet souvent les choses en questions. Nous sommes partis dans une politique totalement différente. Nous souhaitons rester humbles. Nous prônons le respect de nous-mêmes, des horaires, des gens qui travaillent dans le club, des supporters, des partenaires. On restera sur cette lignée de conduite. » C'est une des clés de la réussite…
Sébastien Vives